Accessibilité web : les outils de surcouche, une fausse bonne idée ?

Sur internet, l’accessibilité web est une préoccupation croissante afin de garantir l’inclusion numérique de tous.. Les entreprises cherchent souvent des solutions rapides pour rendre leurs sites conformes aux normes d’accessibilité. Cependant, les outils de surcouche (« accessibility overlays »), souvent considérés comme une solution miracle, ne sont pas aussi efficaces qu’ils le prétendent.

Accessibilité web : les promesses non tenues des outils de surcouche.

Les outils de surcouche d’accessibilité numérique sont aisément reconnaissables par leur icône représentative de handicap. Ils promettent une solution facile pour améliorer l’accessibilité des contenus web en ajustant divers paramètres tels que la police, la taille du texte et le contraste. Malheureusement, leur efficacité est limitée à environ 30% des critères d’accessibilité.

Critiques et limitations de l’accessibilité web via ses surcouches.

Malgré les promesses, ces outils introduisent souvent de nouveaux problèmes. Ils peuvent limiter l’expérience utilisateur, ajouter des problèmes d’ergonomie et même poser des problèmes de confidentialité et de sécurité.

  • Ne couvrent que 30% des critères d’accessibilité définis par le RGAA et les WCAG.
  • Fonctionnalités limitées : contraste, taille de police, espacement…
  • Peuvent introduire de nouveaux problèmes : chevauchement de texte, ergonomie déficiente…
  • Collectent des données sans consentement et peuvent présenter des risques de sécurité.
  • Entrent en conflit avec les technologies d’assistance utilisées par les personnes handicapées.
  • Inefficaces pour la plupart des utilisateurs : 72% les jugent inefficaces.
  • Risque de poursuites judiciaires pour les sites non conformes.
  • Un manifeste contre les outils de surcouche a été signé par 841 experts.

Le paysage français de l’accessibilité.

En France, le RGAA 4 sert de référentiel pour l’accessibilité web, mais de nombreuses entreprises ignorent son existence. Ce manque de sensibilisation souligne un besoin urgent d’engagement envers une accessibilité web complète.

  • 64% des entreprises ignorent le RGAA, soulignant un manque d’engagement.
  • Pas de solution miracle : l’accessibilité exige une approche globale.
  • Privilégier des sites conformes aux WCAG et RGAA.
  • Former les équipes, concevoir de manière inclusive et réaliser des audits réguliers.

Vers une solution holistique.

Il n’existe pas de solution miracle pour rendre un site entièrement accessible. Une approche globale, incluant la conformité aux règles WCAG et RGAA, ainsi que la formation des équipes techniques, est essentielle.

  • Collaborer avec des professionnels pour garantir une accessibilité optimale.
  • Intégrer les principes d’accessibilité dès le design et tout au long du projet.
  • Privilégier une approche inclusive et accessible à tous.

Les alternatives aux outils de surcouche.

Les outils de surcouche ne sont pas une solution viable pour l’accessibilité web. Optez pour une approche holistique et responsable en intégrant l’accessibilité dès la conception de votre site, en collaboration avec des professionnels.

muTum website et accessibilité web.

« Haro sur le baudet ! » : j’avais moi-même installé une extension de surcouche pour améliorer l’accessibilité web de mon site. Du moins je le croyais. C’était en partie vrai d’ailleurs car comme je l’ai écrit plus haut, leur efficacité couvre environ 30% des critères d’accessibilité. C’est donc insuffisant. Mais je trouve que c’est l’intention qui compte, que c’est un déjà un bon signal envoyé aux internautes. En effet, lorsqu’une personne limitée dans son usage du numérique par une incapacité quelconque, arrive sur un site web où se trouve un logiciel de surcouche, elle se sent considérée et reconnue : « ils ont pensé à moi et aux personnes handicapées ! ».

Même si cet outil est imparfait, certains sites n’ont même pas cette préoccupation et certains développeur ne s’imaginent pas qu’une personne déficiente pourrait utiliser l’application ou le site qu’ils ont codé. Bien sûr, cette attention n’est valable que s’il ne s’agit pas « d’accessibilty washing ». Et si certains sites n’utilisent pas ces surcouches, c’est peut-être justement en connaissance de cause et non par manque de conscience…

Moi-même, je m’intéresse à l’accessibilité web parce qu’elle va de paire avec l’écoconception web. Je l’avais déjà expliqué dans un précédent article. Mais je me forme en autodidacte sur ces questions et je m’inscris dans une démarche d’amélioration continue de mes connaissances et de mes compétences. Je trouvais alors qu’un outil de surcouche était une bonne alternative en attendant d’approfondir d’avantage le sujet. Aujourd’hui est venue l’heure de la remise en cause et de la mise en pratique !

J’ai désactivé l’extension d’accessibilité de mon site et j’ai lancé tous mes outils de mesure habituelle. Mes métriques ne se sont pas dégradées concernant le score d’accessibilité. Elles se sont même bien améliorées. Le comble : en supprimant l’outil de surcouche sensé améliorer l’accessibilité web de mon site, j’ai corrigé des problèmes d’accessibilité générés par l’extension elle-même ! Je vous remets la capture d’écran des résultats de mon site suite à l’optimisation de son écoconception et celle des résultats de mon site suite à l’optimisation de son accessibilité :

muTum website - écoconception web - wordpress et écoconception web
muTum website - écoconception web - wordpress et accessibilité web
muTum website - écoconception web - wordpress et accessibilité web

Bien sûr, ces résultats ne sont que des indicateurs. En l’occurrence, ils viennent seulement dire que mon site satisfait aux critères de ces outils de mesure mais cela ne signifie pas que mon site satisfait à l’ensemble des critères du WCAG et du RGAA. Disons plutôt qu’ils témoignent d’une volonté et d’un savoir-faire pour rendre le numérique plus inclusif.

J’ai d’ailleurs essayé de naviguer sur mon site avec le lecteur d’écran français, open source et gratuit NVDA, et je me suis aperçu que le menu de navigation n’était pas reconnu. Comme quoi il y a encore des améliorations à apporter pour améliorer l’accessibilité web de mon site.

Conclusion.

Pour garantir une véritable accessibilité web, il est essentiel d’adopter une approche holistique et de se méfier des solutions rapides qui ne font que masquer les problèmes sous-jacents et ne garantissent pas une accessibilité web complète. En effet, l’accessibilité web ne se résume pas à une simple solution technique. En suivant ces conseils, vous contribuerez à un numérique plus accessible et inclusif pour tous. N’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin de plus d’informations.

Informations complémentaires :