Écoconception et obsolescence.

L’écoconception web, c’est bon pour la nature, ça rend l’utilisateur de notre site moins frustré et ça nous met dans les petits papiers de Google. Que demander de plus !? Et bien, c’est aussi bon pour la société. En effet l’écoconception web vient également limiter certains impacts sociétaux négatifs du numérique comme l’obsolescence matériel et logiciel. Explications.

La fabrication d’équipements est le premier facteur de pollution dans le domaine du numérique, soit 30 à 76 % de l’empreinte mondiale. A son arrivée en France, un appareil a déjà émis les trois quarts de son empreinte carbone. Il faut donc en fabriquer moins et les utiliser plus longtemps. Pour cela, l’écoconception peut nous être utile en ce qu’elle permet :

L’écoconception pour éviter l’obsolescence.

L’obsolescence logicielle et matérielle nous fait renouveler nos équipements numériques. Lorsque l’on écoconçoit un service numérique, on va d’abord chercher à ne pas déclencher l’obsolescence du terminal de l’utilisateur. Le contenu ou le service doit pouvoir fonctionner sur un vieil ordinateur ou smartphone.

L’objectif premier de l’éco-conception, c’est de réduire la pollution numérique, en partie liée à la fabrication des composants électroniques de nos terminaux. En luttant contre l’obsolescence, l’écoconception permet donc d’éviter au maximum le renouvellement des terminaux. De quoi économiser les ressources premières et éviter la pollution liée à leur fabrication.

Un site écoconçu est consultable, à la fois sur du matériel « High Tech » (écrans HD, derniers smartphones à la mode, objets connectés, connexions 4G) mais doit aussi être accessible sur du matériel « Low Tech » (vieux smartphones, petits écrans, connexions limitées). En effet, lorsqu’un site devient impossible à consulter avec du matériel « Low Tech », on est tenté de le remplacer.

L’écoconception pour réduire les déchets électriques et électroniques.

En limitant l’obsolescence, l’écoconception web permet la réduction des déchets. Elle favorise aussi le recyclage. Elle amenuise enfin les impacts sur la biodiversité et sur les conditions de vie aux alentours des déchetteries. Un des leviers d’écoconception est la durée de vie du matériel. Depuis le 1er janvier 2021, un indice de réparabilité est déployé sur cinq catégories de produits électroménagers et électroniques, comme le précise le Ministère de la transition écologique.

L’écoconception pour éviter l’effet rebond.

Des gains de performance peuvent engendrer un accroissement de l’utilisation de nos terminaux. Typiquement, le passage de la 3G à la 4G, puis de la 4G à la 5G est un gain de performance : bande passante plus large, vitesse de navigation accélérée. Mais cela pousse aussi à des usages toujours plus énergivores : accroissement du poids des pages, augmentation de la taille des sites, explosion du streaming, etc.

L’écoconception pour limiter le transfert de pollution.

En se focalisant juste sur un indicateur environnemental, nous risquons de créer de la pollution ailleurs. Par exemple, en voulant réduire la consommation énergétique de certains appareils, nous les renouvelle pour des appareils plus performants énergétiquement. Mais cela peut engendrer un transfert de pollution sur les ressources utilisées pour leur fabrication.

Les enjeux sont donc multiples et vont de paire. Il est donc important d’évaluer nos impacts à tous les niveaux : sociaux et environnementaux ! Mais c’est aussi à nous, entrepreneurs du numérique, de proposer des outils qui soient le moins énergivores possibles, de concevoir des produits de qualité, éthiques et durables, et d’orienter nos clients vers des solutions frugales.